Année Teresa de Jesus

Teresa de Jesús (Juan de la Miseria, vers 1576)Thérèse de Jésus, que l’on appelle souvent en France Thérèse d’Avila, est née le 28 mars 1515. François a déclaré l’année qui s’ouvre le 15 octobre, date anniversaire de son décès en 1582, année jubilaire pour l’Espagne. La retraite paroissiale aura lieu cette année les 14 et 15 mars prochain à Avila (merci de noter la date sur votre agenda). Deux sites en particulier où trouver des informations.
Nous ouvrions l’année jubilaire en paroisse le dimanche 19 octobre, lors de la messe des familles. La rencontre de partage de la foi, le mercredi 15 octobre à 21h, sera l’occasion de (mieux) faire connaissance avec Thérèse.
On ne peut célébrer tous les centenaires, penseront certains. Après les 400 ans de la paroisse, est-ce bien opportun d’entrer dans une nouvelle commémoration et la folie des anniversaires qui nous tournent vers le passé plus que sur l’aujourd’hui où le Christ nous convoque ? Dois-je avouer que je n’ai pas trouvé ni cherché pour 2016, mais que 2017 s’impose déjà comme les 500 ans du début de la Réforme. On ne pourra sans doute pas célébrer la séparation des Eglises. On devra certainement découvrir en Luther l’authentique disciple dont parlait Benoît XVI à Erfurt en 2011, ne serait-ce que pour confirmer le passage œcuménique de l’opposition (et des guerres) à l’unité et à la fraternité des Eglises.
Thérèse est une réformatrice. Son chemin fut aussi de rupture, même si ce n’est pas dans le même sens que Luther. Rupture par rapport à la discipline conventuelle, rupture qui entraîna la création d’un nouvel ordre, les déchaussés, à côté du vénérable ordre du Carmel, rupture dans la conception de la prière et de la vie chrétienne que l’Inquisition surveilla d’assez près. Pensez donc, qu’une femme enseigne la science de la prière, tâche réservée aux théologiens, hommes et clercs ; qu’une religieuse cloîtrée coure le pays pour fonder des monastères, brave les habitudes en se moquant des ressources financières disponibles, cependant nécessaires aux couvents !
Sa correspondance ainsi que son récit des fondations nous montrent le caractère trempé de Thérèse, son sens de l’actualité et des situations, ses astuces pour parvenir à ses fins. D’autres écrits déconcertent davantage. Les étapes qu’elle décrit de la vie spirituelle nous paraissent bien loin de notre expérience de la prière, sans parler de l’omniprésence du démon dans ses textes et encore moins des phénomènes dits mystiques. Paul VI la déclare docteur de l’Eglise en 1970, première femme à recevoir ce titre par lequel l’Eglise reconnaît l’enseignement théologique exceptionnel (il y en a 35 en tout).
A suivre Thérèse, il semble que l’on est disciple de Jésus qu’à se laisser aimer. Sans l’amour, l’évangile est vidé de son sens, se retourne contre lui-même et meurt. C’est ce que Thérèse vit en passant d’une vie de religieuse qui fait bien ce que lui commande la règle, récite ses prières et respecte ses sœurs, à une vie où tout est relativisé par rapport à la réponse que l’on donne à cet amour fou et injustifié de Dieu, à cet amour qui justifie.

Déclaration de l’Année jubilaire                                                               Message de François (15 10 2015)