François et l’Europe

Vendredi 24 mars, le Pape a reçu les chefs d’Etats et de gouvernements de l’Union Européenne, venus célébrer le lendemain les 60 ans du traité de Rome. Après ses discours de 2014 au Parlement et au Conseil européens, et le discours à l’occasion de la remise du prix Charlemagne en 2016, une nouvelle fois, François refuse manifestement d’entonner le refrain des racines chrétiennes de l’Europe. Il reconnaît l’identité européenne dans la promotion de la démocratie et des droits de l’homme, dans la solidarité (l’autre n’est pas « un ennemi à combattre mais un frère à accueillir ») et dans le dialogue des cultures. C’est sur cette identité que peut se construire la paix. Deux courts extraits :

« L’Europe retrouve l’espérance dans la solidarité qui est aussi le plus efficace antidote contre les populismes modernes. […] Les populismes prospèrent précisément à partir de l’égoïsme, qui enferme dans un cercle restreint et étouffant et qui ne permet pas de surmonter l’étroitesse de ses propres pensées et de “regarder au-delà”. Il faut recommencer à penser de manière européenne, pour conjurer le danger opposé d’une uniformité grise, c’est-à-dire le triomphe des particularismes. »

« L’Europe retrouve l’espérance lorsqu’elle ne s’enferme pas dans la peur et dans de fausses sécurités. Au contraire, son histoire est fortement déterminée par la rencontre avec d’autres peuples et cultures et son identité «est, et a toujours été, une identité dynamique et multiculturelle» ».